https://www.efutura.fr/

Journée d’étude du Groupe P.I.N. du 2.12.2021 / Projet OLIGOARCHIVE

Le 2 décembre 2021 s’est tenue à la B.N.F., à l’occasion des 20 ans du groupe P.I.N. (Pérennisation de l’Information Numérique), une journée d’étude de l’association Aristote – créée en 1988 et regroupant des organismes de recherche et des acteurs du secteur privé, des grandes écoles et de différentes cercles de réflexionafin de favoriser l’échange d’expériences et l’innovation dans le domaine des technologies numériques – dont le titre était : « Les données numériques, une espèce en voie d’extinction ? »

Organisée en partenariat avec l’A.A.F.,la B.N.F., le C.I.N.E.S. (Centre Informatique National de l’Enseignement Supérieur), Huma-Num et le S.I.A.F., cette journée avait pour ambition de mesurer, avec les professionnelsdes archives, des bibliothèques et des technologies de l’information, l’évolution de la pratique, principalement au sein de la Fonction publique, de la préservation numérique à long-terme depuis ces dernières décennies.

Au-delà de l’histoire retracée de cette préservation numérique, qui part de l’usage de la carte perforée et conduit à la capture automatique des données numériques, et des retours d’expérience sur la mise en place d’une stratégie de préservation au sein des Archives nationales depuis la mise en place du système CONSTANCE, lancé dans les années 1980, les intervenants ont dressé le bilan de 20 ans de veille, notamment sur les formats de fichiers, et d’action en ce domaine. 

S’il en ressort que seulement 25% des services d’Archives départementaux sont capables aujourd’hui d’une véritable politique de collecte, s’appuyant pour cela sur des SAE opérationnels, les problématiques liées au numérique sont générales, partagées – parfois avecune grande émulation- par l’ensemble des professionnels des archives et du R.M. concernés.

A noter, dans le courant de l’après-midi, une remarquable intervention sur le projet européen OLIGOARCHIVE,par M. Raja Appuswamy (EURECOM – Data Science), qui promeut lestockage de données numériques sur de l’ADN artificiel et qui utilise le même processus que celui qui a fait, il y a quelques semaines, l’objet d’une communication sur les antennes de France Culture :

https://www.franceculture.fr/sciences/stocker-pour-50-000-ans-des-textes-historiques-sur-ADN-entrent-aux-archives-nationales

Partant du constant qu’en 2025 les données électroniques stockées à l’échelle mondiale représenteront 250 Zettaoctets, le projet OLIGOARCHIVE, financé par l’UE, étudie de nouvelles technologies pour des systèmes intelligents de stockage ADN de l’information. La mise au point d’un prototype en la matière permettra d’étudier l’ensemble du cycle: de l’encodage au rétro-séquençage des données sur l’ADN, et inversement. L’objectif recherché est d’exploiter les caractéristiques exceptionnelles de l’ADN synthétique,en l’occurrence sa capacité dense, sa facilité de récupération, sa stabilité et sa rapidité, afin d’en faire un support pérenne de stockage numériquenouvelle génération.

https://www.eurecom.fr/fr/people/appuswamy-raja

Olivier de Boisboissel